Bureau de Gestion : Crysbald Grettak.

(HRP : Bon, je saute les passages dans les rues et l'entrée, ça ne ferait que ralentir les choses, et j'ai pas la nuit devant moi ^^)

Crysbald entra dans une pièce à la porte noire vernie, dans un couloir juxtaposé aux bains, d'un pas qu'elle voualit décidé, mais malgré tout maladroit et touchant. Elle tendit sa jupe sur ses jambes ; elle avait prit la mauvaise habitude de remonter, et la jeune fille jetait donc à chaque instants des regards inquiets sur ses cuisses blanches et maigrelettes. Finalement, après avoir cntemplé le mobilier - il était simple et fonctionnel, composé d'un bureau, une chaise, un fauteuil (pour elle) et une grande étagère en bois laqué de vert, ainsi que d'un tapis posé sur un parquet sombre- pendant quelque instants, elle retira sa parka et la déposa consencieusement sur le dossier de son fauteuil, lissant chaque pli comme si c'était de la soie. Elle s'assit, puis appela d'un ton responsable sa secrétaire. Elle avait été très étonnée de voir qu'elle en avait une, à elle toute seule ! Lorsqu'une femme austère vétue de noir entra, elle lui demanda de lui amener certains dossiers de comptabilité, s'appuya raidement sur son dossier et commença avec des gestes soigneux à trier de la paperasse, et à lire les notes laissées par son prédécesseur. Cela ne semblait pas si difficile, après tout ! Elle apprit également qu'elle aurait droit à des entrées gratuites aux bains une fois par mois, et qu'elle pourrait s'y prelasser avec les clients pendant les pauses. Seule sa secrétaire, miss March, assombrissait le tableau par ses moues de dédain que Crysbald n'osait réprimander. La journée commençait doucement pour elle ; et quand elle aurait fini, elle pourrait aller s'acheter de nouveaux habits avec le peu d'argent qu'elle avait conservé du nauffrage.

Des coups legers furent frappés à la porte, et une jeune femme blonde fit son entrée.
Pour la décrire, il vous suffit de savoir que c'était le type... Blond.

Elle s'approcha avec grâce du bureau et s'assit sur la chaise.

- Bonjours, je suis Charlène, la préposé aux vestiaires! J'ai reçu un message de Serafina qui me disait de venir vous voir et de m'occuper de vous!

Elle posa un doigt sur son menton:

- Enfin je n'ai pas trop compris mais bon! Vous êtes la nouvelle patronne non?!

La voix de la jeune fille, qui avait dans les 25 ans, était plutôt dans les aigus, mais pas stridente. Une voix de blonde...

Crysbald était surprise de l'aspect de la nouvelle venue. Elle semblait très à l'aise, un peu cruche peut-être avec cette façon de poser son doigt et cette manière de parler... Mais c'était son premier jour, elle se devait de faire bonne impression. Elle sourit donc poliment en songeant avec dépit qu'elle devait lui paraitre stupide dans ce petit tailleur étriqué et usé.

- Oh, heu... patronne, je ne sais pas ! Je suis la nouvelle gérante, en effet. On ne m'a pas informée du statut exact que cela représentait, mais si vous le dites...

Elle ne voyait pas bien pourquoi on lui avait envoyé, et une crainte s'empara d'elle, faisant miraculeusement voltiger son estomac dans tous les sens. Elle crut qu'elle allait rendre son déjeuner, mais se rappela soudain de sa bonne résolution numéro un de son arrivée dans l'île : oublier sa timidité. Elle respira un grand coup, et continua courageusement :

- Que venez vous faire exactement ?

Charlène vit voler ses cheveux d'un petit geste de la tête. Elle l'avait travaillé très souvent chez elle pour arriver à ce que ça fasse naturel.
Elle sourit en montrant ses belles dents blanches et éclatantes.

- Comme nous n'avions plus de gérante, les bains étaient fermés. Vous allez donc les rouvrir!

Elle était très fière de sa phrase. Ca donnait un air intelligent.

- En fait je suis la pour vous faire la visite du propriétaire, vous montrer et tout et tout!

Elle chercha dans sa mémoire quelque chose qu'elle devait dire...; Serafina lui avait dit..... Elle fronça les sourcils, puis vit sa main, et récupéra son sourire. Elle l'avait écrit pour le cas ou elle oublierait:

- La liste des employé, et les horaires de livraisons des trucs, tout les machins à savoir et tout et tout c'est derrière vous...!

Charlène désigna d'un geste étudié de la main des casiers avec des étiquettes qui indiquait ce qu'il y avait à l'intérieur:

- Voilà! Qu'est ce que vous voulez que je vous montre?

Elle observa pour la première fois vraiment Crysbald, et faillit pouffer. La pauvre fille n'était pas à son avantage.

- Et il y a plein de tailleur de rechange dans l'armoire des vestiaire réservé à la gérante! Comme c'est des bains vous voyez, il faut parfois se changer à cause des projections d'eau ou de boue et tout et tout!

Crysbald allait répondre, mais s'arreta soudain, la bouche ouverte, ses joues se colorant d'un rouge vif en entendant la remarque abusive de l'employée. Son conseil pouvait cependant être utile, et elle ne voulait pas faire mauvaise impression dès son arrivée ; elle se contenta donc de marmonner :

- Oh, oui, je viens d'arriver en ville, et c'est tout ce que j'ai trouvé... mais je vais regarder ça tout à l'heure. Vous pouvez commencer par me montrer ça, non ? J'en profiterai pour enfiler une tenue plus montrable. Après, vous pourrez peut être me montrer les bains eux même ?

Elle se leva, l'air interrogateur, sa main posée sur le dossier de son fauteuil. Elle carressait ainsi son manteau, et sentit s'agiter le col ; le loir sortit son museau en reniflant l'exterieur avec curiosité. Crysbald rougit à nouveau, et prit son compagnon à quatre pattes dans ses bras qui blottit sa tête dans le creux de ses mains.

- On y va ?

Charlène eut une réaction typique en deux parties. D'abords, elle se pencha avec extase vers le petit animal en s'écriant:

- Ohhhhhhhhhhhh!! Comme il est chouuuuuuuuuuu!!!!

Puis elle se recula en arrière en blablatant:

- ah zut! Il faut que je fasse attention à mon haut!

C'était un haut blanc imaculé, au décolleté profond, ayant juste assez de tissus pour être plus qu'un soutien gorge.
Elle fit son geste " je me rejete les cheveux naturelement", et lança:

- Bon et bien suivez moi!

Le ravissant livreur Calanis avait été envoyé pour livrer le repas, comme cela était fait pour l'acienne directrice.

C'était un jeune homme brun et bien musclé, assez séduisant et plutôt baratineur. Il portait sa casquette de livreur de facon très classieuse, et avait une cigarette au bec.

En vieil habitué, il était entré même si il n'avait vu personne, et s'était directement dirigé au bureau. Il espérait quand même par devers lui rencontrer Charlène, mais ne vit personne sur le chemin.

Il frappa et passa la tête:

- Toc Toc! Ya quelqu'un?

Et comme personne ne répondait, il enleva sa clope de sa bouche, et lança:

- C'est Arthur, le livreur!

Crysbald était assise derrière son bureau, en train de continuer à triturer un certain nombre de paperasses ennuyeuses dans lesquelles elle espérait mettre un peu d'ordre. Elle avait tout cela dans les mains quand on frappa à la porte, et lacha toutes ses feuilles dans le désordre qu'elle remit en vrac dans un casier en soupirant :

- Entrez !

Elle n'attendait personne, car elle ne connaissait à vrai dire personne, et, par méfiance contre les services d'hygiène, elle fourra son loir avec le reste de la paperasse. Ca fait brouillon, une bestiole qui se déplace comme elle veut dans les bains. Indifférente aux protestations véhémentes de l'animal, elle se leva et prépara son sourire le moins timide, attendant un autre employé comme Charlène. Elle se rappela du conseil de celle ci pour faire bonne impression, et, ne connaissant sûrement pas la signification du mot "trainée", tira génereusement sur son col qui arrivait à sa pomme d'adam. C'était mieux maintenant, on voyait le début de sa poitrine - mais elle pensa aussitôt qu'elle risquait de s'enrhumer, et passa une écharpe légère en soie qui trainait par là autour de son cou. Il faisait plutôt bon dans son bureau, mais on ne sait jamais.

Arthur remit sa clope entre ses lèvres, et passa son corps mince et magnifiquement musclé par l'ouverture. Sa figure était pâle et encadrée de cheveux noirs mi longs, attachés en catogant.
Il portait un paquet dans les bras:

- J'vous ai apporté la même chose que l'ancienne, c'est c'qu'on m'a demandé; mais j'me suis permis d'rajouter un brownie.

Il déposa le tout en vrac sur le bureau, et regarda enfin la nouvelle gérante.
Une Calanis.... Tant mieux. Ca ne lui aurait pas déplut une elvine, elles étaient toujours superbes. Mais les calanis avaient un petit charme en plus, même si elles n'étaient pas aussi bien foutues.
Il apprécia l'habillement, et son regard glissa le long de la silhouette de Crysbald.
Il la détailla sans ménagement et décida de rester un peu.
Elle n'était pas très jolie, mais toutes les filles étaient bonne à prendre, et on ne pouvait pas savoir avant d'avoir essayé.
Il s'assit sur le fauteuil, posa ses pieds sur le bureau et sourit de toute ses dents:

- Vous zavez besoin de quelque chose?

Crysbald rougit jusqu'au front en voyant le bel homme qui s'offrait à sa vue. De toute évidence, il n'avait pas remarqué son air coincé et légèrement bigot de future vieille fille, mais elle s'en accomodait tout à fait. C'était le genre d'homme qui lui plaisait tout à fait. Une idée comme cela, bien entendu, parce qu'elle n'irait jamais plus loin que le "bonjour, merci, au revoir". Mais tant qu'il était là, autant en profiter. Elle voulait dire quelque chose d'intéressant, mais, tout bêtement, se retrouva bientôt à glisser d'un air confus un :

- Vous seriez gentil d'enlever vos pieds de mon bureau. Ce n'est pas très hygiénique!

Elle vira à nouveau au rouge tomate, surprise par l'absurdité de ses paroles. Pas tant que ca, à tout peser, mais pour draguer quelqu'un, cela restait moyen. Qui sait, avec un peu de chance, il aimait les gourdes ! Elle rectifia cependant avec un rictus qui imitait un sourire gené :

- Je veux dire, merci beaucoup, ca m'a l'air délicieux. Je n'ai besoin de rien d'autre pour le moment... qu'est-ce qu'un brownie, au fait ?

Le jeune homme eut une grimace...
*Hum... Pas le genre à avoir des initiatives celle-là.... Remarque, c'était ptête pas gênant*
Il sourit quand même, retira son megot et l'écrasa dans la poubelle.

- Un brownie c'est un gâteau super bon, au chocolat, avec souvent des pépites à l'intérieur. Vous venez de quand pour pas savoir ça?

Et oui. La question la plus courante sur Kerya c'était pas vous venez d'où, mais vous venez de quand.

Arthur fouilla un instant dans ses poches, en sortit une mince feuille de papier à cigarette, ouvrit une pochette de tabac, et se roula une clope avec dextérité.

Comme s'il avait oublié la présence de la jeune femme, il sortit son briquet et alluma le résultat.

Il fit un clin d'oeil vers Crysbald, et lui tendit la cigarette.

- Vous voulez essayer?

Crysbald réfléchit un instant. Elle n'avait pas franchement songé à cette question. A vrai dire, aussi stupide que cela puisse paraitre, elle n'avait aucune idée de la période d'ou elle venait. Elle avait beau fouiller sa mémoire, elle ne se souvenait que des jours - mardi, vendredi... Mais aucune année ne lui venait en tête. D'ailleurs, certains faits qu'elle était certaine de connaitre jusqu'ici lui glissaient entre les doigts, comme de l'eau. Elle dût s'y reprendre à deux fois pour se rappeler le prénom de ses parents. Cela l'inquiétait particulièrement, car elle pensait être ingrate d'oublier ainsi tout un passé, et tous ces gens qui étaient chers à son coeur. Elle se promit de retourner à la tour du ciel pour en parler à ces deux femmes qui avaient été si agréables avec elle. Mais en attendant, il fallait trouver une réponse pour cette homme si séduisant qui venait de lui apprendre la base de la civilisation : le brownie.

- Oh... heu... hum !

Considérant toute fois que cela ne constituerait pas une réponse satisfaisante, elle tenta à nouveau :

- Je viens d'il y a un bout de temps... je veux dire, visiblement, vous êtes nettement plus avancés que dans mon époque. Mais je... je n'arrive pas à me souvenir de quand exactement...

Ele rougit légèrement. "Vous voulez essayer?" Crysbald se mit à glousser bêtement, ne sachant quoi répondre. Finalement, elle décida que ce n'était pas le moment, et préféra sortir sa bouteille de sang avec un merci murmuré à l'adresse du livreur. Elle passa son doigt sur le goulot du récipient, et lécha le sang pateux qui s'y était collé. Puis, n'y tenant plus, elle porta la bouteille à sa bouche et en avala la moitié du contenu. Elle adressa un sourire à l'homme en face d'elle, et se surprit aussitôt à avoir été plus courageuse que d'ordinaire. Le sang, sans doute...

- Et vous, vous venez de quand ?

Arthur sourit et reprit sa clope à la bouche.
Il trouvait cette fille marrante, mais beaucoup trop coincée.

- J'viens du 21ème siècle ma poule! L'époque de presque toutes les merdes!

Il n'avait pas du tout eut de mal à s'adapter à Kerya, et avait presque le même travail que lorsqu'il n'y était pas.

La cigarette était un bon test, et le jeune homme en conclut qu'elle n'était pas vraiment prête à avoir plus de contact avec lui.

- Bon bah j'vais y aller.

Il se rappella de justesse son rôle, et ajouta en se tournant:

- Vous feriez mieux de me dire ce qui vous plaît, pour les autres jours.

Il lanca sa clope dans la poubelle avec adresse, et sortit un petit carnet et un crayon. Prenant un air attentif,il attendit.

Crysbald regarda le beau livreur partir avec regret. Elle ne connaissait rien des coureurs de jupons et de leurs habitudes, et ne pensait pas qu'Arthur puisse être interressé par tout ce qui porte un jupon. Elle se leva, sa jupe de tailleur restant cependant coincée à l'étage du dessus. Cela révéla une bonne partie de sa cuisse, mais elle ne s'en rendit pas compte tout de suite. Elle commença :

- Oh, comme aujourd'hui, merci, c'était très bien.

Elle n'y avait pas encore touché...

- Mais... la prochaine fois, vous pourrez peut-être me remontrer votre cigarette... j'aimerais bien essayer...

Elle rougit à ces mots, pensant qu'ils n'étaient pas pudiques... mais évidemment, elle ne voyait pas que sa jupe retroussée faisait perdre toute impudeur à une phrase anodine.

*Donc... Viande rouge, boisson et une salade. Plus un dessert*

Arthur sourit et rangea son carnet en laissant descendre son regard sans gêne.

"Mais... la prochaine fois, vous pourrez peut-être me remontrer votre cigarette... j'aimerais bien essayer..."

Voilà enfin un peu d'encouragement!
Mais putain qu'elle était niaise... Elle en valait une autre quand même.
Il retira sa casquette pour saluer, et fit un clin d'oeil:

- Vous devriez jeter un oeil à votre jupe mamselle.

Il lui jeta un coup d'oeil charmeur, et lui parla gentiment et avec beaucoup d'interêt.

- De toute manière je passe tout les jours, on se reverra ^^.

Il réflechit à toute vitesse et décida de marquer des points avant de passer voir Charlène.
Il s'approcha doucement de Crysbald, lui tira la jupe, et lui fit une bise sur la joue, avant de retourner à la porte, de l'ouvrir, de se retourner en souriant, de faire un nouveau clin d'oeil coquin, et de partir.
Il ferma la porte derrière lui en se félicitant.

Crysbald avait rougit, balbutié un au revoir à rallonge et s'était replongée dans des dossiers techniques pendant le reste de la journée. Tellement techniques, d'ailleurs, que, toute à son travail, elle n'avait ni mangé ni levé les yeux de la pile de paperasse qui diminuait au fil de son classement.
Quelques heures plus tard, se fut donc avec stupéfaction qu'elle nota que tant de temps était passé depuis son arrivée à Kerya.
Elle se frotta les yeux et se leva, jetant maladroitement sa cape sur ses épaules. Le voile renversa tout sur son passage, et la gamine se retrouva à quatre pattes pour ramasser bouteille d'encre, mapemonde, presse papier et toutes sortes de choses qu'elle fourra en vrac dans un tiroir.
Plus délicatement cette fois, elle resserra sa cape autour de son cou, verouilla son bureau et sortit du batiment des bains sans croiser qui que se soit. Il devait vraiment être tard...

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