5, rue des Lauriers roses. Colocation

La voiture tourna le coin de la rue, et s'arrêta devant un maison tout ce qu'il y a de plus convenable, et qu'un étudiant n'aurait normalement jamais pu se payer...
Le jardin était très bien entretenu, et des fleurs poussaient à gogo.
Contrairement au lieu de leur première visite, le lieu était très acceuillant, et donnait envie de s'arrêter.
On n'aurait par contre jamais pu deviner qui habitait l'endroit.

hj/a toi ^^

Iedenwa descendit de la voiture et poussa un petit sifflement admiratif. Pas n'importe qui, ce gars là, si sa bourse lui avait permi de se payer une place dans ce petit paradis...
Elle jeta un coup d'oeil sur les papiers par dessus l'épaule d'Anaya pour se remémorer l'adresse, et chercha des yeux le numéro cinq.
Elle avança dans le jardin merveilleusement entretenu, appuya de sa main gantée sur le bouton de la sonnette et attendit bien sagement sur le perron, rejetant comme à son habitude ses longs cheveux en arrière, et lissant les plis de sa cape.
Autant avoir l'air convenable, ce type là devait avoir une certaine influence sur tout le monde, en tant qu'étudiant.
Elle jeta un regard inquiet à Anaya : cette fois ci, pas de bourde. Toute erreur envers ce jeune homme aurait beaucoup plus d'importance qu'envers le détraqué écureuil.
Elle lui glissa :

- Dites, heu, je ne veux pas vous stresser, hein, mais nous avons intéret à y aller molo. Et ne parlez pas à tord et à travers, surtout à propos de notre précédente intervention...

Mieux valait que l'on ignore ses bourdes de débutante...

Pendant ce temps, les deux enquêtrices en herbe ne se rendaient pas compte qu'on les observait... Une caméra se trouvant sur une lampe de jardin les filmait.

Iedenwa sonna. Quelques secondes plus tard, un enregistrement automatique se fit entendre par un interphone.

"Vous n'êtes pas répertoriés, veuillez déclinez votre identité."

La jeune calanis avança dans l'allée en sautillant, après avoir faillit s'étaler en sortant de la voiture, et s'être rattrapée de justesse. Elle suivait sa patronne, tout en ce demandant si l'étudiant allait la remarquer...
Anaya entendit l'enregistrement, et se pencha en avant pour parler tout fort à l'oreille de Iedenwe qui n'avait pas du tout besoin qu'elle s'approcha tant pour entendre.

- Ouas dites donc... C'est pas de la petite technologie...

Anaya se trouvait présentament dans une position qui mettait tout à fait en valeur sa sillouette avantageuse dont elle n'avait jamais eu conscience.
Mais sûrement que d'autre en l'avait eu, cette conscience...

- On fait quoi m'dame?

La jeunette souriait en tranche de courge, et se tortillait pour voir à travers la porte, ce qui était tout à fait impossible.

A l'apparition d'Anaya dans l'écran et de sa posture quelque peu suggestive, la caméra fit un faux mouvement (au lieu de zoomer, elle s'était dirigée vers la gauche mais ça, nous doutons fortement que les jeunes enquêtrices en herbe l'apprennent).
Elle déclencha un bruit caractéristique. Les filles n'auraient pas de mal à découvrir la caméra.

Ensuite, on entendit un déclic dans l'interphone. Un ricanement d'une fille hystérique se fit entendre puis une protestation et la voix séduisante d'un jeune homme...

"Hum... Toi aussi, heu.. Vous aussi vous n'êtes pas répertoriés mademoiselle...?"

Il tenta rapidement de camoufler sa voix en imitant celle automatique mais de toute façon une machine ne peut pas deviner toute seul que la personne qui est en face est une demoiselle...
L'homme à qui appartenait la voix devait avoir dans la vingtaine et le ricanement aussi.

Iedenwa haussa un sourcil. Haute technologie ? Pas tant que cela, visiblement...
L'objectif d'une caméra venait de scintiller près de la porte, et Iedenwa décida de s'y adresser.
Elle prit une voix agréable, et rejeta sa cape en arrière, dévoilant à son tour ses attraits. Mais ce n'était pas ce qu'elle cherchait à faire.
Elle mit en valeur l'arme barbare accrochée sa ceinture, et fit miroiter le plastique de sa carte d'accès à la tour du Ciel, montrant son importance. Elle adressa un signe impérieux à Anaya :

- On ne fait rien. Ces jeunes gens vont nous faire le plaisir d'ouvrir, n'est-ce pas ? Ils n'aimeraient pas avoir de problèmes avec les dirigeantes... et la police.

La police était un mot magique, Iedenwa l'avait remarqué en de maintes occasions, mais elle doutait qu'il fit effet cette fois ci. L'étudiant était réputé pour son QI élevé, et vu sa dégaine d'elfe sortie du seigneur des anneaux - ou de la ligue des gentlemens extraordinaires, parfois - elle ne devait pas avoir l'air d'un commissaire de police.
Mais elle garda sur son visage serein un air déterminé, ne montrant rien de ses doutes et inquiètudes. Comme d'habitude, elle paraissait mure, pleine d'expérience, extrêmement intelligente, belle, et sûre d'elle. Et modeste.

Wielfried avait effectivement un QI élevé et sachant que si c'était bien la police "tout ce qu'il dirait pourrait être retourné contre lui", il décida de ne rien dire et d'attendre les réactions de la belle inconnue sans prendre en compte les palabres de Iedenwa.

Comme de bien entendu, Anaya n'avait absolument pas remarqué la caméra, et lorsque Iedenwa s'y adressa, elle fut surprise au plus haut point.

- Oh! Mais c'est une caméra!

Elle fit aussitôt un petit coucou de la main, avec un grand sourire, et lança avec un clin d'oeil:

- On peut entrer dites? On a des choses à vous demander, ça sera rapide! Surtout si vous faites pas comme l'autre!

Elle plaça ensuite les mains derrière son dos, dans une position qu'elle voulait angélique, mais qui donnait juste l'air... heu... gamine. Un peu. Un tout petit peu.
Ses longs cheveux violets lui cascadaient dans le dos, et cachaient son postérieur parfaitement moulé dans son pantalon. dommage pour un observateur qui viendrait de la porte...

Mais il y avait du vent, on ne savait jamais!

Anaya adressa un autre clin d'oeil a sa patronne et lui chuchota:

- Ne vous inquietez pas, je suis sûre qu'il vont succomber à votre charme, du moins le garçon.

Iedenwa prit une grande inspiration. Mais alors très, très grande, qui lui donnait l'air d'une personne très importante et puissante ; ce qu'elle était d'ailleurs.
Très bien. Elle était armée. Elle était mandatée (ou presque). Et elle venait de la tour du Ciel !
Mais malgré tous ces atouts non négligeables, on lui refusait délibéremment l'entrée de cette ridicule maison.
Trop cucul à son goût, d'ailleurs.
Et même pas belle, si on regardait bien.
Se retenant de bouder, comme toute femme issue du même gynécée qu'elle l'eût fait, elle s'arma de son plus beau sourire et réitéra sa demande :

- Allons, monsieur, je suis certaine que vous ne voulez pas d'ennuis. Et je ne veux pas vous en causer, pas plus que ma collègue d'ailleurs.
Sachez que j'ai un mandat de perquisition, et je peux parfaitement défoncer votre serrure en restant dans mes droits.

Elle mentait, bien entendu, mais rien dans son noble visage ne pouvait la trahir. Elle était l'honnêteté même.

Aux mots de Iedenwa, Wilfried, qu'on surnommait Wil, se rendit compte que c'était pour des choses vraiment sérieuses qu'elles étaient là. Bien que subjugué par les longs cheveux violets qui cascadaient le long du dos d'Anaya (il ne lui était même pas venu à l'esprit de regarder plus bas ), il prit au sérieux la demoiselle Nedwin.

"Attendez, j'arrive."

Et dépité de ne point connaître le nom de la sublime créature, la porte s'ouvrit et Wil sortit sans leur laisser la possibilité de regarder à l'intérieur de la maison.
Il leur jeta un sourire charmeur et remit en place une mèche de cheveux qui retomba quand même sur ses yeux.

"Si vous voulez me parler, c'est un peu en désordre là-dedans alors je vous propose d'aller prendre un café à la cafet de la fac." proposa-t-il en fixant Anaya.

"Vous ne m'avez toujours pas dit qui vous étiez et pourquoi les grands dirigeants de notre monde s'intéressent à moi?"

Anaya envoya un sourire triomphant, à la Anaya, c'est à dire qu'il faisait plutôt demeurée...
Mais on ne peut pas avoir tout dans la vie...

- Vous voyez!

Elle arriva devant la porte au moment où le jeune étudiant l'ouvrait.
La calanis entra immédiatement en extase, et resta pétrifiée sur place, la bouche ouverte.
Heureusement, elle ne bavait pas. Mais c'était tout juste.
Elle ne prononça pas de paroles autres que:

- Heu ... eh...

Son cerveau avait décidé de faire un petit tour ailleurs, et elle n'était pas en état de réflêchir. Elle ne pouvait même pas faire un geste. Le seul truc qui s'imposa dans son esprit, c'était qu'un mec aussi beau ne pouvait pas être un criminel.
Qu'est ce qu'il s'en foutait des dirigeants! Il devait avoir d'autres trucs important à faire, comme se coiffer, s'admirer, se laisser admirer...

Iedenwa poussa un soupir de soulagement. Quand la porte s'ouvrit, elle constata que la photo ne mentait pas : le physique de ce Wilfried était très avantageux. Mais cela n'entrait pas dans le cadre de son enquête, et elle passa outre ce fait.
Ce qui n'était vraiment pas le cas d'Anaya. Celle ci se mangea la porte en plein fouet, ce qui agrava encore son air de muette extase devant Will.
Elle leva les yeux au ciel et écarta de la main Anaya pour toiser sévèrement le jeune homme de ses yeux profonds.

- Jeune homme, ici, c'est à moi qu'on s'adresse. JE suis la représentante chargée d'une enquête, je vous prierai donc de m'accorder un peu plus d'attention. Aller prendre un café est inutile, mais vous n'êtes en rien obligé à nous recevoir. Nous n'avons qu'à marcher un peu, voulez vous ?

C'était plus un ordre qu'une question, et, tout en entraînant Anaya derrière elle - comme otage, au cas où Will serait réticent à la suivre - elle commença à se balader dans le jardin, entre les fleurs épanouies.

- Vous êtes elvin, comme moi, n'est-ce pas ? ET vous vous changez en... écureuil !

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, et enchaÎna :

- Bon, inutile d'attendre votre approbation, je le sais. Vous avez sans doute entendu parler de la mort d'un des membres du conseil ? Il faisait partie de mes amis. Où étiez vous le soir du crime ?

Elle enchaïnait les questions, tentant de destabiliser le jeune homme à coup sur trop sûr de lui pour répondre du premier coup.

Wil sortit une clé qui ressemblait à celle des voitures contemporaines mais en appuyant sur le bouton de lock, on entendit des cliquetis aux alentours de toute la maison. Il la fourra dans sa poche.

Il ouvrit une petite barrière donnant sur le jardin et laissa passer les deux jeunes femmes d'abord.

"Willounet??!!"
L'appel provenait d'une fenêtre ouverte donnant sur le jardin.

"Nathalie laisse tomber les maths pour l'instant, je reviendrais t'aider dans une petite demi-heure ok?"

La tête d'une jeune fille rousse d'environ 17 ans surgit par la fenêtre. Ses cheveux allaient jusqu'à la taille. Elle portait un gros pull en laine qui ne la mettait pas en valeur. Celle-ci s'addressa à Wil (22ans) après un rapide coup d'oeil aux deux filles:

"Haha.... D'accord donc j'ai trois quart d'heure de libre... Amuse toi bien!... héhé"
Puis elle referma la fenêtre.

Wil se retourna vers elles.
"C'est du parrainage... Je l'aide en math et elle, elle va de temps en temps chez mes parents laver des cages..."

Il commenca à marcher dans le jardin et Iedenwa fit son monologue. Lorsque les questions fusèrent, il interrompit la marche dans l'ombre d'un saule pleureur magnifique mais quelque peu gelé par la neige.

"Vous voulez dire que vous êtes là pour m'inculper de meurtre?"

Anaya n'ouvrait toujours pas la bouche, se contentant de suivre le mouvement, et c'était peut-être mieux ainsi.
Elle ne bavait pas encore, mais lorsqu'elle referma la bouche, s'était tout juste...
Son esprit se révoltait contre le fait qu'un jeune homme aussi... Aussi... Aussi. Soit peut être un meurtrier. Ca ne devait sûrement pas être ça. C'était impossible.

Elle ne posa de question, d'abord parce qu'elle ne savait pas quoi demander, ensuite parce si elle avait parlé, ca aurait été pour sortir une bêtise du genre: Je peux passer ma vie avec toi? Même dans une pièce à côté? Juste pour que je te vois, non, que je t'entende?

Iedenwa s'arrêta brusquement et toisa sévèrement le jeune elvin, l'air répprobateur. Sa voix était sèche, et toute minuscule trace de sympathie qui aurait pu encore résider dans son ton s'était évanoui. Avec Anaya à ses cotés, cela faisait un peu "bon flic, méchant flic"... version 'flic baveuse hypnotisée par un beau gosse , flic normale..."

- Ecoutez, Monsieur, ici, c'est moi qui pose les questions. Ceci est une enquête de routine, je passe chez tous les elvins se métamorphosant en écureuils. Et je vous prierai de répondre.

Elle l'empoigna par l'épaule pour le retourner vers elle, et le regarda dans les yeux ; son ton s'adoucit un peu quand elle reprit la parole :

- Je n'ai que faire de vos histoires de parrainage, mais si vous voulez sortir avec ma collègue, autant collaborer. Il est interdit de flirter avec les suspects, et Anaya, comme toute bonne employée le ferait, respecte les lois.

Elle jeta un coup d'oeil discret à Anaya, la conjurant intérieurement de suivre son monologue sans rechigner.

"Bien sûr je comprends, je ne veux en aucun cas interférer dans votre enquête, notre représentant elvin était un grand homme et je suis tout à fait avec vous. Il faut trouver son criminel et lui faire payer. Il n'y a pas beaucoup de meurtres ici, le meurtrier a donné un mauvais exemple..."

On aurait dit que Will cherchait à gagner du temps. Ses yeux regardaient de tous côtés.

".. Donc heu.. oui, le soir du meurtre de ce pauvre homme j'étais... Ah c'est bon je me rappelle! J'étais au concours d'échec. J'ai fini deuxième. Par contre, autant être franc. L'arbitre a eu un problème gastrique.. Et on a eu un bail d'une heure avant les quarts de final..."

Bon, les filles, je ne participerais plus à la converse, vu qu'anaya reste en intense contemplation et c'est tout, et qu'à vrai dire elle ne suit pas du tout. Donc, à part si son avis et requit expressément, je ne vois pas l'utilité de baratiner ou de faire des post de deux lignes pour répéter la même chose quarante fois!
Bon rp!

Iedenwa fut surprise par le regard biaiseux de Will ; si, comme son alibi le laissait paraitre, il n'avait rien à se reprocher, il n'avait aucune raison de sembler aussi embarrassé.
Mais elle ne fit pas étalage de ses états d'âme et lui sourit franchement, ses dents blanches et carrées illuminant soudain son beau visage. Elle avait l'air beaucoup plus rassurant, et paraissait réellement soulagée.
Elle déclara joyeusement, pour le rassurer :

- Parfait ! Aucune raison de vous embêter d'avantage, alors. Juste pour info, vous n'avez rien de particulier à signaler ?
Pour votre soirée, on vérifiera, bien entendu, mais ce n'est qu'une formalité, vous vous en doutez bien.

Elle lui tendit sa fine main pour serrer la sienne, ses yeux d'un bleu étonnant plongés dans les siens comme pour lui extorquer un secret, continuant de lui sourire.

- Pour votre café, demandez à ma collègue, je suis sure qu'elle sera ravie de vous y accompagner... une fois qu'elle aura terminé son service, bien entendu.

Wil sembla beaucoup plus sûr de lui... Beaucoup trop rapidement peut-être. Il semblait tranquille et sans inquiétude.

Bien mademoiselle. lui dit-il en souriant puis il jeta un coup d'oeil vers la magnifique créature derrière elle. Elle avait un regard fixé sur lui très étrange... Elle lui faisait presque peur.

Anaya avait complètement quitté terre depuis un moment, et s'était d'ailleurs envolée si loin qu'elle ne s'intéressait même plus au jeune homme. Son regard le quitta pour se fixer sur une plante qui poussait dans le jardin.
La plante devait être heureuse ici. C'était la belle vie. Rien à faire et on s'occupait de vous.
Mais peut être que des animaux la grignotait, ou pire, faisaient leur besoins dessus...
Oula... Elle s'empressa d'oublier ce qu'elle venait de penser, et, par inadvertance, écouta ce qui se disait devant elle. Iedenwa semblait mener l'interrogatoire avec doigté et professionnalisme!

- Café? Café!

Elle s'apercut bientôt que ce qui venait de sortir de sa bouche ne pouvait pas être appellé "paroles sensées et humainement possible" et s'empressa de rajouter:

- Heu pourquoi un café?

Elle avait quasiment oublié le beau jeune étudiant. Pas pour longtemps. Ses yeux retombèrent dessus, et elle retourna à son état d'adoration premier. Si bien que le peu de neurones qui lui restaient ne purent que lui faire ahonner:

- Mais bien sûr.

Sans savoir vraiment à quoi elle aquiescait.

Wil était ravi. Il décocha un sourire qui faisait ressortir sa dentition parfaite à la blancheur absolue et leur ouvrit le portillon pour les faire sortir du jardin.

"Et quand la demoiselle au nom que je ne connais encore point finira-t-elle son service ?"

Anaya s'empressa de répondre à la question déguisée de son bel étudiant, tout en jetant un coup d'oeil interrogatif vers Iedenwa, qui restait bizarrement silencieuse:

- Je ne sais pas exactement. Et vous pouvez m'appeller Anaya!

Si elle avait su comment faire, elle aurait minaudé en battant des cils , mais en l'occurence, elle était complètement novice et pas douée dans ce genre d'affaires, et si elle s'aventurait à battre des cils, l'impression rendue était catastrophique, le tout n'ayant pas un rendu très naturel.
Anaya resta silencieuse ensuite, sans s'aventurer à prédire lorsqu'elle serait libre. En effet, elle n'était quand même pas assez stupide pour ne pas savoir que c'était sa patrone qui décidait.

Vu la réponse évasive d'Anaya (oh quel joli nom ), il se dit qu'elles avaient du travail et que nathalie l'attendait. Ainsi, la réponse la plus simple apparut:

-Bon écoute Anaya, j'imagine que tu viens à la fête annuelle? On se verra là alors.
Sur ce, je vous laisse.

Leur dit-il en faisant une petite courbette.

-Et j'espère que vous trouvez votre assassin... Mais entre nous, vous allez avoir du mal...

Iedenwa saisit immédiatement la nature du regard de son acolyte, mais décida de ne pas l'encourager sur cette voie. Sortir avec un suspect, ce n'était pas très professionel. Elle contempla l'échange avec un total désintérêt, puis considéra que la liaison d'Anaya avec Will pourrait l'aider par la suite. Elle déclara donc, comme un bon chaperon l'eut fait :

- Elle y sera. N'est-ce pas, Anaya ?

Un petit sourire limite carnassier que ne pouvait saisir que sa partenaire lui indiqua clairement qu'il n'était pas question qu'elle se défile ; une fois ses ordres donnés, elle fit un petit signe de tête au suspect :

- Nous allons vous laisser travailler. Mais comptez sur moi pour vous recontacter. Oh, en tout bien tout honneur, rassurez vous ; pour le reste, je laisse à Anaya le soin de s'en charger.

Elle tourna les talons, majestueuse, et s'en alla sans glisser une seule fois dans la boue du jardin. Plutôt réussi, se dit-elle, bien que totalement inutile. Elles en avaient de bonnes, ses supérieures, aussi ! Elle n'était pas spécialement douée comme enquétrice. PLutôt nulle, d'ailleurs. Mais son intuition lui disait de revenir plus tard avec un mandat de perquisition - ou, dans le cas échéant, une épingle à cheveux ferait aussi bien l'affaire.
Elle entra dans la voiture en trainant Anaya par le bras, histoire de ne pas perdre de temps.

- Alors, quel est le coupa... le suspect suivant sur la liste ?

Anaya se laissa entraîner, non sans faire un coucou langoureux de la main, complètement sous le charme. Une fois casée dans la voiture, elle eut un gros soupir pensif, avant de sortir les fiches.
Elle attrapa la suivante, et la lut sans conviction:

- Marta Cruger.
Elvin de sexe féminin de 83 ans. Elle a une apparence de 83 ans, et comme elle est arrivée à 18 ans, cela veut dire que ça fait très longtemps, et et même très très très longtemps qu'elle est ici.
Ex-soldat parachutée sur la mauvaise île à 18 ans, donc, et depuis, elle n'a malheureusement jamais réussi à s'intégrer à la communauté, ayant échoué dans sa mission sans même l'avoir comencée. Ca l'a beaucoup perturbée. De plus, elle a apprit que son pays a perdu la guerre et vit donc avec le poids de la culpabilité sur la conscience. Elle croit à toute force que c'est de sa faute. Elle vivait très seule et isolée, jusqu'à il y a 5 ans. Elle a intégré à une secte tolérée de Kerya. Une sorte d'église de scientologie crée par un adepte du monde extérieur. Depuis, elle habite avec un jeune de 25 ans, John, qu'elle considère comme le fils qu'elle n'a jamais eu. Il y a un autre détail, mais je ne sais pas si c'est intéressant: elle prend le thé tous les après midi avec le gourou.

Anaya soupira. En gros, il allait falloir savoir si la vieille avait été endoctrinée pour tuer le conseiller Elvin... Et bein, c'était pas reluisant... Elle parcourut le reste du rapport des yeux, et tomba sur un détail utile, du moins pour elle:

- Elle ne vit pas seule avec le jeune homme de 25 ans, ce John. Sa maison est entretenue pas une demoiselle, de 25 ans aussi. Sheryl.

[En arrivant, on pourra voir une maison grande, magnifique, bien tenue. On peut voir à travers les fenêtres de la maison de beaux géraniums. La maison ressemble à celle des films américains dans les petits villages.]