Devant et dedans^^ (haha)

Fey s'arrêta devant les portes en verre, attendant les réactions de ceux qu'elle accompagnait. Elle pouvait rentrer il est vrai, mais les deux petites miss qui l'accompagnaient semblaient occupées.

C'était mignon de les voir faire connaissance comme ça!

John John, rester silencieux pendant le trajet, s'avança à la suite de Fev. Il n'arrivait pas à croire qu'on puisse construire quelque chose d'aussi haut. C'était tout simplement impossible, ça devrait s'écrouler ! Et puis Dieu a déjà punit l'homme pour avoir fait de telles choses à Babel ! Pourquoi sa colère ne se manifestait pas ici ?

Ses réflexions revenant à des sujets plus pratiques, il questionna Fev : C'est ici que les dirigeants habitent je suppose ? Le Roi vit à Buckingham, qui est le plus grand bâtiment de Londres, je me demande si c'est pareil ici. Y a-t-il un protocole à respecter lorsque nous les verrons ? Comprenez vous, devant mon cousin le roi Phillip II, les hôtes ne doivent jamais être plus haut que lui, de plus il doivent faire tourner un sac troué contenant de la farine au dessus de leur tête dix fois en se présentant puis se rouler par terre en faisant voeu de bonheur au roi, et s'il ne le font pas correctement ou ne veulent pas, ils sont affligés d'une amende. La moitié de l'argent du royaume est récolté ainsi chaque année.

Tout en délirant, Crysbald avait continué à avancer, et se retrouvait sans s'en rendre compte devant les bâtiments qu'elle avait "explorés" quelque temps auparavant. Et maintenant que Gwendo lui rappelait son passé, il commençait à lui revenir en mémoire.
Elle ne savait plus trop bien si elle était née ici ou pas, mais en tout cas, cela faisait longtemps qu'elle y était - du moins le pensait-elle.
Mais ces gens, avec elles ? Gwendo était son amie, ça, c'était facile, elle s'en souvenait. Mais eux ?
La femme avait l'air sympathique, un peu joueuse, peut-être, mais Crysbald elle même devait l'être aussi - d'après Gwendo, en tout cas.
L'autre, c'état différent. On voyait bien qu'il était nouveau à Kerya.
Elle saisit quelques mots de la conversation, et bien que sa mémoire lui fit toujours défaut, déduisit instantanément qu'il n'y avait pas de roi sur l'île.

- Vos coutumes me paraissent bizarres, mylord. Mais enfin, vous pouvez toujours tenter de vous rouler par terre devant les dirigeants de l'île, je suis sûre qu'ils... heu... tolèreront.

Elle se retourna vers Gwendo pour lui adresser un sourire lui signifiant de continuer la conversation. Elle avait besoin d'en savoir plus sur elle-même.

Toute seule dans son coin, Fey commençait a bien s'amuser. Elle tourna sur elle même en écartant les bras, puis lança avec un clin d'oeil:

- C'est magnifique non? Effectivement, les " chefs" habitent içi, mais les simples mortels, enfin quand je dis mortels...

Feidreiva se gondola toute seule de la blague qu'elle était la seule a avoir pu comprendre.

- Bref, les simples comme nous ne montent généralement pas jusqu'au sommet.

Elle ajouta avec un regard angélique:

- Enfin si vous aimez l'escalade, vous pouvez toujours essayer mon chou. Quoi qu'il en soit, il faut que vous vous adressiez à "elles" en les vouvoyant, avec respect, et évitez les mauvaises blagues. Soyez bref, précis, des phrases simples, sujet verbe complément. Et tenez vous droit.

La belle Calanis se planta devant ses nouveaux petits protégés. Elle examina longuement John john.

- Les petites sont déjà passées par là avec succès. SSi j'avais eu le temps, je vous aurez arrangé, mais puisque qu'on en a pas, je vous signale juste qu'à l'intérieur, il faudra éviter de m'adresser la parole.

*Je ne tiens pas à ce qu'on croit que je connait un plouc pareil.. Enfin, un Lord, ça sera peut être utile... Plus tard*

- Qui passe la porte en premier?

Lavinia, tourna l'angle de la rue, et découvrit un groupe étrangement assortit. Elle reconnut au premier coup d'oeil Feidreiva, une calanis, comme elle, mais ne pouvait mettre de nom sur aucun autre.

A peut être que si...

La petite jeune fille était serveuse dans la taverne. Lavinia ne fréquentait pas cet endroit plus que nécessaire, et elle ne se rappellait pas son nom.
Il n'y avait aucun des deux jeunes qu'elle avait rencontré "en haut".

La mince brune avait cessé d'observer le groupe, et, perdue dans ses pensées, elle percuta Crysbald, restée en retrait pour attendre Gwen.
D'abord, elle eut un mouvement de recul, puis elle se rendit compte que la jeune fille faisait partit de sa race.

C'était très faible comme impression, et la jeune femme ne pouvait pas en être sûre à cent pour cent, mais il y avait de fortes chances.

Lord John Charles John John ne prêta aucune attention à la nouvelle arrivée, en bon noble. Cela faisait un petit moment que la question de Feid avait été posé, petit, certes, mais suffisemment grand pour permettre à un Lord de se rendre compte qu'étant donné l'importance de son rang et de sa mission, c'était à lui de rentrer en premier.

-Je vais prendre la tête et rentrer dans ce batiment, dit-il au vent autour de sa tête. Jolies portes, ajouta-t-il pour personne, pas même lui.
Il poussa alors les grandes portes vitrées, ou du moins essaya, mais lorsqu'il s'avança, elles s'ouvrirent d'elles même semblerait-il...
...
On tente de m'impressioner, c'est malin, mais moi, Lord John Charles John John, ne me laisserais pas avoir au jeu de l'intimidation.
...
Il y avait là de mignonnes petites plantes vertes, et une femme avec d'étranges bouts de verres sur le nez, comme il avait pu en voir dans la rue, qui lui souriait, depuis derrière son bureau.

-Bonjour ?
...

Gwendo se laissa un moment entraîner dans des pensées du type « comment que c’est pas bien ce que je fais là avec cette pauvre Gwendo… » et finit par réalier que tout le monde semblait la regarder avec persistance.

*Oups, faut peut-être que je réagisse…*

Il lui semblait que le Lord avait sorti une absurdité fort banale et elle n’y prêta pas attention, de même que pour la tirade informative de Fei. En revanche, elle se réjouit de la remarque de Crysbald. Cette dernière semblait avide de renseignements sur sa « vie passée » et Gwendo avait mal au cœur à la pensée de tout ce qu’elle allait lui raconter comme mensonges.

*Mais après tout, à mon époque, les mensonges légers étaient appelés « joyeusetés », ils ne rentraient pas dans la liste des pêchés mais dans le commun d’un couple… (Hrp/ véridique ! du moins dans le système féodal catholique) Bon, évidement, on n’est pas vraiment un couple… A moins que ?*

Gwendo regarda soudainement la pauvre jeune fille qui se tenait en face d’elle.

*Bon, peut-être pas non plus… Faudrait pas exagérer. Et puis ça m’étonnerait que ça passe… Mais c’est une idée, on sait jamais*

Elle tenta de ranger dans un coin de son cerveau ce joker qui pourrait toujours lui servir, pas forcément qu’avec Crysbald ; puis elle amorça une seconde slave de renseignements.

- Mais tu sais, tu peux rentrer, tu es déjà venue de nombreuses fois ici… Non pas que tout le monde te connaisse, mais tu adorais te balader partout et rencontrer des gens nouveaux… Tu passais tellement peu de temps seule…

Lord John se décida à rentrer, mais la serveuse regardait avec intérêt une jeune femme approcher. Elle semblait les observer, mais Gwendo n’en était pas sûre ; en tous cas, cette femme semblait mûre, sûre d’elle et prête à conquérir le monde.

*Exactement ce qu’il me faut pour Crysbald… J’ai une idée*

- Tu voulais tout comprendre et tout posséder… Tes connaissances n’ont pas de limite, c’est tellement dommage que tu les ais oubliées ! Mais tu as tout le temps de réapprendre. Tu es si sûre de toi, ça sera pas dur ! Enfin, je trouve ça dommage que tu paraisses si renfermée à présent… Avant, tu aurais pu conquérir le monde, et personne ne t’aurait fait de mal… Tiens, un peu comme cette femme, là-bas.

A la toute fin de sa phrase, Gwendo avisa les portes de la tour et, abandonnant Crysbald à son sort, s’y engouffra prestement pour rejoindre Lord machin chose. Après lui avoir lancé un sourire assez abusif et cligné des yeux plusieurs fois, elle marcha rapidement pour arriver à son niveau puis le dépassa et se planta devant la femme aux lunettes.

-S’il vous plaît ? On a un nouveau sur les bras, et on vient voir si un autre nouveau, l’avant-dernier, serait encore là. Si on pouvait faire plus ou moins un échange, ça ne me pose pas de problème…

Elle baissa d’un ton en désignant le chevalier derrière elle.

- Vous comprenez, j’ai rien contre les nobles, mais celui-là est assez… Heu… Ben pas tout à fait noble. Tout à l’heure, il me semble qu’il parlait de se rouler par terre. En fait, c’est un sacré divertissement. Mais bon. C’est quand même un nouveau… On doit en faire quoi ?

La femme aux lunettes leva doucement les yeux de l'écran de son ordinteur, où elle jouait au démineur, le jeux internationnal de kerya, visiblement. Il lui semblait avoir d'abord entendu un bonjour hésitant d'une personne censée, puis le discours inninterrompu en avalanche d'une personne l'étant un peu moins... ( censée )

"S’il vous plaît ? On a un nouveau sur les bras, et on vient voir si un autre nouveau, l’avant-dernier, serait encore là. Si on pouvait faire plus ou moins un échange, ça ne me pose pas de problème… "

Un échange? Mais de quoi parlait cette... L'employée fit le point à travers ses lunettes. Ha!
Elle reconnut immédiatement l'humaine en face d'elle. Elle allait souvent prendre un verre à la taverne du port. C'était la petite serveuse. Bizarre qu'elle soit comme ça, d'habitude, elle avait plutôt du mal à ouvrir la bouche....
Suivant le signe de Gwendoaëlline, la femme jeta un regard vers l'homme qui se tenait debout près d'elles.
Ah.. Elle voyait ce que voulait dire la petite...

Avant qu'elle ait pu faire quoi que ce soit, Fey se matérialisa aux côté de la jeune serveuse et lui adressa la parole:

- Excusez la, elle ne sait plus ce qu'elle dit, elle est tombée amoureuse!

La caînite lança un sourire éblouissant, puis sourit et ajouta:

- Je suis déjà passée tout à l'heure, vous apporter un petit nouveau. On aimerait bien savoir ce qu'il est devenu en fait.

Sidérée, l'elvin resta un instant la bouche ouverte puis remit ses esprits en place, et verifia son registre.

- Heu... Il semble qu'il soit repartit. Ah oui! Je me souviens maintenant. Il a ammené la Gp jusqu'a l'hôpital. Je pense que si vous voulez en savoir plus, il faut demander à Serafina. Justement, elle est rentrée.

Comme Crysbald ne réagissait pas, Lavinia pensa un instant à lui jeter un regard méprisant, pour ensuite passer son chemin, mais finalement, elle ouvrit la bouche et laissa tomber un "pardon" assez glacial sans pour autant être un défi.

Elle passa la porte en même temps que la serveuse de la taverne, mais n'arriva pas avant elle au comptoir malheureusement, et dû patienter derrière les exentriques de la journée.

Elle n'écouta pas le début de la conversation, mais un nom attira son attention, et elle ne pû s'empêcher de mettre son grain de sel. Elle n'avança pas, et n'éleva même pas la voix, mais son ton laissait entendre que le premier qui lui couperait la parole souffrirait atrocement...

- Serafina est rentré effectivement. En ce qui concerne votre avant dernier nouveau, je l'ai moi même rencontré, il semblait un peu perdu d'ailleurs... Il est déjà reparti. C'est lui qui a accompagné la grande prophetesse à l'hôpital. Elle va mieux. Le jeune homme, M. Aricio, en passant, et lui aussi reparti de l'hôpital. En ce moment même, il se balade dans la nature.

Elle eut soudain un sursaut de bonté, et parmi le magma de mauvaises nouvelles, qu'elle avait prit un certain plaisir à assemer, elle laissa quand même une goutte d'espoir:

- Je suppose que vous avez entendu l'annonce, ( difficile de la louper...) A mon avis, si vous voulez le retrouver, le mieux c'est d'attendre demain soir. Je pense qu'il sera au réveillon, vu qu'il ne connait encore personne.

Crysbald n'avait pas fait très attention aux choses externes à son petit problème de mémoire ; elle buvait les paroles de Gwen, et, quand sa "nouvelle amie depuis toujours" eut terminée, elle acquieça avec de grands mouvements de tête et de bras :

- C'est exactement moi ! Je me demande comment j'ai pu l'oublier. Enfin... mais ces vieux habits, ce ne sont pas ceux que je porte habituellement, n'est-ce pas ? Je ne peux pas accepter de me vétir avec des trucs pareils... il me faudrait plutôt une grande robe, en cuir noir. Ou alors une combinaison en latex, ultra fonctionnelle, avec une ceinture pleine de gadgets et d'autres trucs...

Elle fit une pose dans ses élucubrations pour laisser retomber ses bras contre son flanc. Elle avait suivi le mouvement, et était entrée dans la Tour du Ciel sans s'en rendre compte. Elle demanda soudain, perplexe :

- Mais au fait... si aucune de nous ne sait où j'habite, ou je vais dormir, moi ?

En entendant l’allusion de Feidreiva à ses sentiments, Gwendo se traita de tous les noms.

*Triple idiote et crétine de par le fait ! Elle lit dans les pensées… Elle a du intercepter certaines de mes idées sur la possibilité d’être en couple avec Crysbald… Evidement, j’aurais cru la même chose, à sa place. N’empêche que maintenant, on va avoir l’air assez stupides, toutes les deux…*

La serveuse se retourna pour voir ce que faisait Crys. Elle suivait ses mouvements du regard quand ses yeux croisèrent la silhouette du Lord.
Un sourire fit trembler ses lèvres et une seconde plus tard, elle éclatait de rire.

*Notre seigneur et juste ciel! Imagine-t-elle une inclinaison de ma personne vers celle de John Charles John John ? Mais c’est l’hilaritude même… Ceci dit, au moins, je personne d’autre dans le ridicule que moi-même.*

Gwendo lança un sourire resplendissant au noble, accompagné d’une secousse de tête qui aurait été particulièrement séduisante si ses cheveux n’avaient pas été attachés et donc dans l’impossibilité de suivre le gracieux mouvement de sa tête. Elle ressemblait donc plus à une autruche qui tentait de garder son équilibre avec sa tête qu’à une femme attirante.

*Ou alors, c’est cette chère Feidreiva qui aimerait bien attirer l’attention sur moi… Je raconte vraiment n’importe quoi. Comme si une telle femme pouvait s’intéresser à moi…*

Pendant ce temps, la réceptionniste répondait que Tjaal était parti accompagner une prophétesse à l’hôpital. Gwendo trouvait l’idée grandement amusante, mais était un peu déçue que Tjaal soit parti si vite. C’est alors que la grande femme qu’elle avait vue dans la rue, qui était entre-temps rentrée dans le hall, pris la parole pour dire qu’on ne savait pas où était Tjaal. Gwendo ne prit pas la peine d’écouter la fin de son discours ; elle était profondément triste, car elle ne pourrait pas le voir avant très longtemps. Sans réfléchir, elle soupira bruyamment et se rendant compte de ce qu’elle venait de faire, rougit violement.

*C’est malin… Tout le monde va croire que ma pseudo inclinaison va à Tjaal…*

Ce pensant, Gwendo se sentait étrangement mal à l’aise au bord du mal de ventre… Elle se reprocha sa faiblesse d’esprit sur ses pulsions étranges et se concentra sur la situation avec difficulté.
Crysbald venait d’entrer et se plaignait de ses vêtements, trop prudes à son goût. Et évidement, elle se demandait comment retrouver son logement…

- Euh… Oui, ces vêtements, c’était, euh… Parce que tu as un accident. D’ailleurs, reprit Gwendo en enchaînant, c’est peut-être pour ça que tu es amnésique ! Si tu veux, on ira faire les courses ensemble. Et, euh, pour ton appart, on peut sonner à toutes les portes de la ville, c’est simple mais pas très rapide… On peut aussi peut-être demander à un responsable, puisqu’on est là, voire à Sérafina si il n’y a personne d’autre…

Gwendo se tourna une nouvelle fois vers la réceptionniste.

-Vous pouvez nous indiquer l’état civil, s’il vous plait ? Ou n’importe quel endroit où on peut trouver une adresse. Pour notre lord, il faut l’amener chez Sérafina, c’est ça ? Si vous pouviez aussi nous indiquer l’emplacement de son bureau…

Gwendo jeta un regard en coin à Lavinia qui attendait.

- … vous seriez débarrassée de nous.

Lord John Charles John John fut outré par tant de remue-ménage. A la cour, tout se fait dans un ordre précis. Chacun prend la parole quand il doit la prendre, y compris pour dire qu'il n'a rien à dire, mis à part ceci. Personne ne bouge tant qu'il n'a pas de raison de le faire. Et enfin, on ne coupe pas la parole !
Il ne comprenait rien à tout ce désordre. Aussi, de tout son flegme et de toute sa noblesse, il reprit la situation en main :

-Par pitié mesdemoiselles, voulez-vous bien arrêter de gesticuler en tous sens ! Un peu d'ordre et de calme ne fait de mal à personne et est la base d'une société seraine et de relations correctes entre chaque personne. Il marqua une pause. Que l'on résolve chaque question et demande les unes après les autres. Premièrement, car c'est urgent et très important pour l'Empire Britannique et pour les colonies d'Amérique : Où puis-je rencontrer les dirigeants de cette ville ?
...

Les portes de l'ascenceur s'ouvrirent, et Serafina, maintenant seule après que toutes les autres personnes soient descendues aux autres étages, posa un pied hors de la cabie en fer.
Elle remarqua instantanément le monde qui attendait à l'acceuil, et surtout l'air un peu perdu de la receptionniste.
Lavinia se trouvait là. Serafina aurait pu lui demander des renseignements précis sur ce qui s'était passé à l'hopital, mais elle ne tenait pas à se montrer des gens présents, et tenta de se faire toute petite, longeant les murs, et exécutant un grand tour.
Malheureusement, la receptionniste leva les yeux et la vie, le soulagement éclairant instantanément son visage.
Serafina se résigna, et adoptant à l'instant un comportement plus digne se dirigea à grands pas vers les portes.

Peut être arriverait-elle à la sortie sans qu'on l'appelle..

Lord John Charles John John ayant attendu au moins deux secondes qu'on lui réponde, continuait de s'extasier devant une telle architecture. Il se retournait dans tous les sens pour observer les différents objets, quand il vît des portes métalliques s'ouvrir sur un groupe de personne. A la vue de la dernière sortie, il s'extasia davantage encore.
...
Faisant une révérance, à destination de Serafina, et parlant à voie distincte pour les personnes de son groupe :

Mais, plus important encore, qui est cette ravissante dame, là-bas ? Rarement il m'a été permis de voir tant de beauté chez une personne.
...

La première pensée de Serafina fut une envie de tuer instantanée... Elle aurait avec plaisir tordu le cou de l'energumène qui faisait remarquer sa présence.
Mais la révérence et les paroles dont il la gratifia changèrent immédiatement son état d'esprit, et elle se prit à faire un gracieux sourire, en s'approchant.
Elle s'arrêtant au niveau de l'homme qui paraissait sortir d'une époque assez reculée, rectifia les plis de sa jupe de lin, prennant la peine de "sans le faire exprès" écarter les pans de son épais manteau pour dévoiler le reste de sa personne. En bonne présidente du conseil qu'elle était, elle salua de la tête tout le monde:

- Melle Owel,... Ravie de vous revoir Melle Grettak, j'espère que vous vous en sortez aux bains.

Elle termina par Feidreiva, qu'elle aimait bien, puis tendit une main à baiser vers le Lord:

- Et vous Messire?

Demanda t elle en adoptant un parler achaïque:

- Il ne me semble pas vous avoir déjà rencontré, aussi je me présente, Serafina Pekhala, Présidente du Conseil. Appellez moi Serafina.

Ce n'était pas une demande, mais un ordre.

Lord John Charles John John eut le souffle coupé. C'était réellement incroyable tout ce que la nature pouvait faire. Incroyable. Evidemment, en bon gentleman, il garda ceci pour lui et dissimula à l'assemblée ses sentiments.
...
Une main se tendit, un baiser s'ensuivit.
*Serafina Pekhala, humm, nom exotique. Pour toi Serafina j'écrirai les plus douces sérénades...*
...
Les paroles suivantes eurent sur John l'effet d'une douche froide. Présidente du conseil ? Conseil ? PrésidentE !?
Il se redressa rapidement. Il était bel et bien gené :
Euh ... Je suis Lord John Charles John John, cousin et émissaire du roi Philip II d'Angleterre. Je suis ici pour mettre fin aux tensions et ramener la paix en Amérique. Mon bâteau a fait naufrage, il ajouta à voix basse de façon presque imperceptible de le pardonner pour ses habits, et je me suis réveillé tout à l'heure sur une plage, non loin d'ici. Cette ville est réellement intéressante... heu ... Il marqua une légère pause. Elle voulait qu'il l'appelle par son prénom. C'était peut être l'occasion de raccourcir ce nom redondant qu'il portait depuis tant d'années. Vous pouvez, Serafina, si vous le souhaitez, m'appeler John John.
... et il resta planté devant cet être étrange et merveilleux, et, aussi incroyable que cela puisse paraître, chef de cette ville.

Serafina aurait bien explosé de rire devant la tête du chevalier, mais ça n'aurait pas correspondu avec son statut et sa réputation. Et puis au fond, elle trouvait les façons du Lord plutôt agréables. Ca changeait de certains autres energumènes.

- Et bien Lord John Charles John John, ou John John, si vous préférez, je suis très honorée de renconter une personne d'aussi noble naissance.

Les origines de la belle femme remontaient elles même à des temps immémoriaux, mais ça n'était qu'un petit détail après tout. Elle décida de faire une grâce à ce cher Lord:

- Puisque vous venez d'arriver, je pense que vous ne savez pas où résider? Je peux peut-être vous trouver une chambre pour quelque jours? En attendant que vous trouviez autre chose bien sûr!

Elle termina sa phrase sur un ton assez joyeux, puis ajouta, comme si ça n'avait pas d'importance:

- Oh, heu... Pour cette histoire d'Amérique, ne vous en faites pas. C'est en quelque sorte, arrangé....

Elle hésita à dire qu'il y aurait quand même des négociations, histoire de se donner rendez-vous, mais écarta l'idée. L'homme était avenant, certes, mais ça n'était pas sérieux ce qui lui traversait l'esprit...

Les paroles de Serafina faisaient chaud au coeur du Lord. Tous les membres de la Cour ou presque étant de bonne naissance, et que John Charles John John ne fréquentait personne d'autre, c'était la première fois qu'on le complimentait sur ses origines.
Quant à la chambre, il était évident qu'on lui en aurait donné une, cependant il était quelque peu étonné que cela soit temporaire. Oh, et puis c'était proposé si gentiment que l'on verrait bien par la suite ce qu'il se passerait, après tout, du moment qu'on lui donnait un bon lit, John Charles John John serait satisfait, il ne passait que peu de temps dans sa propre chambre après tout.
Serafina avait l'air contente de le rencontrer, et ca lui faisait plaisir...
...
Cependant, cette histoire d'Amérique arrangée le laissait perplexe, et c'était étrange que tout le monde veuille éviter le sujet en quelque sorte. Il lui fallait tirer ça au clair. Il commenca tout de même par remercier Serafina, en s'inclinant, cela va de soi :

-C'est avec un grand plaisir que j'accepte votre proposition de chambre. Il se redressa. Cependant, je ne comprends pas ce que vous voulez dire par histoire arrangée. Voulez-vous dire que les colons et les représentants de l'Empire britannique ont trouvé un accord à propos des litiges qu'ils avaient ? Voyez-vous, je suis ici pour cette raison uniquement, et je dois retourner à la Cour faire mon rapport le plus vite possible. Je dois savoir ce qu'il s'est passé...
...

Gwendo était proprement exaspérée. Tout d’abord, parce que la réceptionniste ne semblait nullement vouloir lui répondre ; ensuite, parce que John John semblait la considérer comme une attardé gamine du premier ordre et même s’il y avait un fond de vérité dans ce jugement, il était parfaitement désagréable ; aussi parce qu’elle était la seule à ne pas s’être fait saluer par Sérafina (au moins avait-elle permis de connaître le métier de Crysbald) et pour finir, parce que plus personne ne lui accordait d’attention. Feidreiva ne réagissait plus depuis un moment et John John semblait complètement rentré dans son rôle de courtisan séduit et politique. Avec énervement, Gwendo mis ses mains sur ses hanches et regarda tout ce petit groupe d’un œil noir. Après quelques secondes, réalisant la stupidité de ce qu’elle faisait, elle stoppa son manège et se retourna avec lassitude vers Crysbald.

- Ah, oui, j’avais oublié, bien sûr, tu travailles aux bains ! Euh…

La serveuse jeta de nouveau un regard derrière elle. Tout le monde semblait affairé sans elles.

- … donc je te propose d’aller faire un tour aux bains, pour trouver ton adresse, elle doit bien être notée quelque part… Et après, on pourrait peut-être aller faire quelques courses ? Non pas qu’on se sente inutile, ici, mais…

*… mais après tout, je venais pour trouver Tjaal, et il est pas là, et tout le monde s’en fiche…*

- Braves gens, nos partons ! Quel désespoir va vous envahir, et ô combien vous allez vous sentir lésés !

*J’ai peut-être pensé un peu fort… De toute façon, avec un peu de chances, aucun n’a entendu*

Gwendo regarda Crysbald, en quête d’un signe d’approbation.

Crysbald s'était totalement désintéresée de la conversation, jusqu'à ce qu'elle eut entendu un nom qui lui rappelait vaguement quelque chose. Ah, mais oui ! C'était le sien. Bof, un trou de mémoire des plus banals, hein ?
Gwendo se mit alors à lui parler, puis à déblatérer d'une manière des plus étranges. C'était bizarre.
Presque aussi bizarre que de penser comme elle. Pourtant, elle avait dû réfléchir de manière aussi peu amène des tas de fois, non ?
Elle déclara :

- Moui, allons-y. On peut pas commencer par les boutiques ? J'ai de l'argent sur moi, je suppose que je l'avais embarqué en partant de mon bureau.

Elle passa devant le type à l'air bizarre et lui tira la langue dans le dos. Toujours aussi mature, Crysbald...
Sa démarche avait été transformée par sa personnalité nouvelle - qui ne lui allait d'ailleurs pas très bien, du moins dans cet accoutrement - et se fut donc majestueusement qu'elle sortit de l'immeuble, sans rentrer dans personne, ce qui tenait du miracle tant elle semblait passionnée par le plafond. Une démarche de reine a toujours quelques inconvénients...

(HRP : Je te laisse poster la suite où tu veux ^^)

Serafina soupira... Elle était pressée, elle n'avait pas vraiment le temps de discuter politique, même avec ce chevalier avenant! et en plus, il venait sans doute juste d'arriver! Elle décida de s'en débarasser de la manière la plus classe qu'il soit. Elle attrapa Gwendo par le bras, et lui murmura tout en gardant le sourire:

- Je suis désolée mademoiselle, mais je vais vous demander de lui expliquer, je dois m'occuper de quelque chose de très important!

Ensuite, elle adopta un sourire angélique:

- Cher John John, je vais vous demander de poser toutes les questions qui vous turlupinent à cette jeune personne elle est au courant. Quand à moi, il m'apartient de m'occuper d'une affaire qui requiert toute mon attention.

Elle se tourna ensuite vers Lavinia:

- Melle Owel, je pense que vous êtes venue chercher votre sac. Vous l'aviez oublié dans mon bureau. La réceptionniste va vous le donner.

Et sur un dernier salut charmant, la dirigeante de l'île s'enfuit vers l'extérieur. Elle grimpa dans sa voiture, et ordonna à son chauffeur de l'accompagner à l'hôpital, pendant qu'elle mettait au point un plan d'action pour forcer la Gp à se reposer.

*Je vais retrouver le jeune homme... Tjaal, et la jeune fille que Soraya a sauvé va me servir aussi.*

Pensive, elle regarda défiler les rues.

Gwendoaëlline, après un petit moment sans réagir, se décida à suivre Crysbald en dehors de l’immeuble sans plus de palabres. Hélas pour elle, Serafina l’intercepta avant qu’elle ne parte et lui confia le flegmatique Lord. La serveuse était consternée…

*J’y crois pas ! Elle l’a fait exprès ! Je vais devoir tout lui expliquer… Moi qui pensait pouvoir m’amuser un peu… *

La jeune fille jeta un regard implorant à Feidreiva, la suppliant intérieurement de ne pas s’en aller… Pourquoi Serafina ne l’avait-elle pas choisie elle ? Elle serait beaucoup plus apte à parler à des gens de situation… disons très aisée.
Gwendo se tourna vers Crysbald et tenta d’attirer son attention à grand renfort de mouvements de bras et moult hochements de tête, passant au passage pour une dévergondée maladroite et particulièrement stupide. Le but était de lui signaler qu’elle ne pouvait pas partir sans John John, et elle n’allait quand même pas l’amener avec elle.
Quoique…
Non.
De toute façon, il allait la bassiner pendant des heures avec des histoires de politique.

*Pourquoi j’ai pas suivi Crys tout de suite… La vitesse me manque… Ca m’apprendra !*

Résignée, Gwendo se tourna vers le Lord.

- Mon Seigneur, petite révérence, Serafina m’a chargée de répondre à vos questions et à vous expliquer dans quelle situation vous êtes malencontreusement tombé…

La serveuse hésita un moment… Il fallait aussi qu’elle rentre à la taverne…

- Mais, étant donné votre rang, nous ne pouvons nous permettre de discuter ainsi, debout et incommodés. Voudriez-vous vous donner la peine de me suivre jusqu’à la modeste auberge où je suis employée en tant que serveuse ? Je pourrais ainsi répondre plus amplement à vos questions.

*Et j’espère pour toi que tu vas répondre oui… Parce que j’ai pas que ça à faire*

- Suivez-moi, cher Lord. Fei-hum-, vous êtes naturellement aussi invitée… Nous ne nous lasserons jamais de votre présence à l’auberge.

Gwendo adressa un sourire menaçant à John John, puis se hâta en direction de Crysbald. Une fois parvenue à sa hauteur, elle lui glissa à voix basse :

- Je suis obligée de m’occuper de l’autre noble… Je te comprendrais si tu voulais éviter de rester avec nous. Sinon, on va à la taverne. A toi de choisir…

John n'avait pas l'habitude de la rapidité avec laquelle les femmes pouvaient parfois agir, alors que l'on passe la plupart de son temps à les attendre. Toute se déroula si vite : Serafina l'abandonnait à cette jeune femme, qui elle lui demandait de l'accompagner dans une auberge (chers lecteurs, il y a de l'ambiguité là dessous !). Et bien, soit. John John commencait à être quelque peu fatigué, et un repas ne lui ferait sûrement pas de mal...
Je ... heu ... Et bien d'accord, allons donc là où vous le voulez. Je vous suis.
Le lord manquait peut être de conversation certes, mais il était déconcerté, et ses pensées allait vers la dirigeante de la cité, à qui il n'eut pas même le temps de dire au revoir....

Crysbald retroussa le crasseux nez qu'elle portait au milieu du visage, chose d'usage chez l'espèce humaine.
Bof, la taverne... dans cette tenue ? Mais elle ne pourrait pas faire bonne impression ! Du moins paraitre séduisante... tss, tout ça à cause du Lord borné !
Bon, elle allait se débrouiller, après tout.
Elle regarda encore une fois la manière dont elle était habillée dans les portes vitrées, et se mit au travail.
Elle déboutonna largement sont chemisier, descendit le T-shirt qu'elle portait dessous, remonta sa jupe pour laisser voir ses jambes, et rejeta sa capuche en arrière pour se repeigner à l'aide de ses doigts.
Elle puisa un peu d'eau dans une fontaine et s'en frotta vigoureusement le visage, histoire d'en enlever la boue qui commençait à sécher sur sa peau.

- Voilà, j'arrive. J'avais l'habitude de boire, avant ?

Elle rejoignit rapidement Gwendo en courant à moitié, snobant superbement le Lord.

Gwendo entendit de loin le Lord accepter mollement sa proposition.

*C’est déjà ça de pris… Ceci dit, il faudra bien le ramener un jour ici…*

La serveuse eut la tentation, pendant un instant, de planter là le Lord et de partir rapidement. L’idée commençait à s’ancrer profondément dans son cerveau quand son regard errant se posa sur la noble. Il paraissait un peu perdu dans le hall, avec des dizaines de personnes qui passaient à côté de lui sans s’en soucier. Il ne savait toujours pas ce qui lui arrivait, petit et déraciné, dans un pays auquel il ne pouvait s’adapter qu’avec beaucoup de temps. Le laisser seul ici reviendrait à un crime moral.
Gwendoaëlline soupira. Evidemment, elle s’était laissée émouvoir. Comme d’habitude… Ce Lord n’était différent de personne.
De là où elle était, juste devant la Tour du Ciel, Gwendo recommença à faire des grands gestes pour indiquer à John John qu’elle l’attendait.

Durant ce temps, elle n’avait pas prêté attention à Crysbald. Elle ne réagit que lorsque celle-ci lui demanda s’il lui était coutumier de boire, dans sa vie d‘« avant ». Gwendo se retourna et réprima un sursaut. Bien que Crys n’ait rien de vraiment différent par rapport à quelques secondes avant, son allure et l’impression qu’elle dégageait avaient changé du tout au tout.

*Mon Dieu… Qu’ai-je fait ? Je me demande si je ne préférais pas la fillette pleurnicharde et maladroite d’avant !*

Cette soudaine prise de conscience de Gwendo lui inspira des paroles de prudence… On ne savait jamais ce qu’il pourrait arriver avec cette nouvelle personnalité.

- Euh… Non, pas énormément. Disons que tu savais te modérer. Quelques bières de temps en temps, rarement plus. Et d’ailleurs, ajouta vivement la serveuse, tu ne fumais pas. La moindre fumée t’envoie dans les pommes. Pas de chance, hein ? finit-elle avec un pauvre sourire.

Gwendoaëlline se sentit respirer mieux. Elle avait mine de rien une certaine emprise sur sa « meilleure amie ». Elle pourrait peut-être éviter certains dégâts…
Mais en regardant la tenue de Crys et en songeant à l’ambiance de la taverne, Gwendo sentit un petit doute s’insinuer en elle…

*Bof, au pire, elle se prendra deux ou trois mains aux fesses, elle gueulera et ça sera fini… Sauf si elle y prend goût. Oups… Bah, on verra*

Elle sourit à Crys et déclara :

- Ne te laisse surtout pas faire à l’auberge. Sinon, tu vas te faire embêter pour le reste de ton existence. Bon, on attend plus que le Lord. J’espère qu’il saura venir jusqu’ici tout seul… Après tout, on est à quinze mètres de lui !

» Devant les magasins
» Devant la porte de la chambre de la GP
» Devant le bureau de Serafina et la GP, celui d'Anaya